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C’est à l’âge de 23 ans Qu' Antonio s’enrôla, le 14 mai 1944, comme élève-membre du Centre d’Art. Il reçut ses premières notions de dessin géométrique et d’aquarelle de Dewitt Peters, un artiste américain venu en
Haïti come professeur d’Anglais mais qui éventuellement
abandonna son post de professeur pour s’adonner à
plein temps à la promotion et l’épanouissement
de l’art en Haïti. Le Centre d’Art créé en 1944
par Dewitt Peters avec la participation et le
support de plusieurs intellectuels haïtiens
était beaucoup plus qu’une simple galerie.
C’était une école d’art, un club social, un
centre éducatif ou les jeunes et nouveau
artistes haïtiens se trouvaient exposés
pour la première fois au monde (et au
marché) artistique extérieur. Antonio fit
parti de cette explosion artistique des années 40 aux cotés de Peters, avec lequel il développa une amitié sincère qui dura jusqu’à la mort de ce dernier en 1966. La carrière d’Antonio resta intimement liée au Centre d’Art puis, plus tard, au Musée d’Art Haïtien. Il fut professeur de dessin au Centre d’Art pendant de longues années et fit parti du conseil administratif des deux institutions. En tant qu’artiste il resta fidèle au Centre d’Art pendant toute sa carrière.

 Il est difficile de classifier Antonio dans un style ou un genre particulier. Il est définitivement moderne mais d’une haïtianité indiscutable, sans trace, cependant, de primitivisme ou de vaudouisme. Son œuvre est variée, profonde, souvent sombre, triste et silencieuse mais toujours d’une simplicité remarquable. Parti d’un sujet ordinaire ou d’une réalité banale, il crée un univers qui nous parle en secret, sans bruit et sans fanfare, de ses craintes et de sa solitude profonde d’artiste. Car, Antonio, esprit paranoïde, solitaire, parfois ombrageux (peut-être le résultat d’une enfance dure et malheureuse) exprime ses émotions à travers son art. Chaque toile est travaillée et retouchée ad libitum et rarement considérée come « finie. » Ses œuvres les plus remarquables sont parfois les moins connues : « La St. Jean » « Rêve bleu » « La foule » ou « l’ombre » par exemples, sont à la fois d’une beauté envoutante et mystérieuse.

Lorsqu’il s’éteignit le 7 May 2016 en sa résidence à Carrefour, Haïti perdit l’un de ses plus grands artistes.

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